Hier,
j’ai décidé d’aller voir «Dérapages», le nouveau documentaire-choc de Paul
Arcand. Je savais à quoi je m’attendais; j’avais vu la bande-annonce, j’avais
lu les commentaires sur Internet, je savais très bien que je quitterais la
salle de cinéma le cœur gros et la tête pleine de réflexions, mais jamais je n’aurais
cru que le film me secouerait à ce point… Pas parce que je me suis reconnue
dans le comportement excessif et dangereux qui m’était exposé, mais plutôt
parce qu’on me démontrait, en me plaçant au centre de ces nombreuses victimes, à
quel point la vie ne tient qu’à un fil. Elle est fragile, elle n’est pas un dû.
En effet, elle nous est donnée et souvent reprise trop tôt, trop rapidement,
trop injustement.
Les yeux rivés sur l’écran géant, je me
suis soudainement sentie impuissante et paralysée dans mon siège. C’est sans
artifices, sans censure et surtout, sans discours moralisateur que Paul Arcand présente
ces témoignages de victimes, parents et proches.
En tant que triste spectateur des ces
tragédies, même en se disant que ces évènements auraient pu être évités, qu’ils
ne sont pas des «accidents», mais plutôt un manque de jugement ou de la
négligence pure et simple de la part de ces adolescents, qu’un amalgame d’autant
de facteurs de risque entrainent nécessairement de telles situations devenant
alors quasi inévitables, qu’il faut faire «quelque chose»… reste qu’il n’existe
malheureusement pas de réponse ou de solutions concrètes au problème. Bref, les statistiques encore collées au pupilles, on
en ressort ébranlé, perplexe…assommé.
De retour à la maison, c’est en songeant longtemps
aux scènes poignantes et aux commentaires
déchirants de Mikaël, qui à 24 ans, doit vivre dans un centre de
longue durée après avoir subi deux traumatismes crâniens
causés par deux accidents de voiture, que j’ai écouté la chanson Blindness de
Metric en boucle.
Et ces phrases se sont subitement nouées dans ma
gorge….
«What it
is and where it stops nobody knows,
I
wanna leave but the world won't let me go»
Je me suis soudainement rappelé les mots de Mikaël
au moment où Paul Arcand lui demande :
— «Si on t’avait donné le choix de
mourir ou d’être en vie, qu’est-ce que tu aurais choisi?»
— «J’aurais décidé de rester en
vie, mais c’est parce que j’suis déjà mort…»
Voilà
ce qu’il répond en faisant preuve d’une lucidité incontestable. Son énergie, son âme est partie, mais son corps lui, le retient, le rattache à la vie…
Ce
documentaire ne nous dresse pas seulement le portrait d’adolescents à la
recherche de sensations fortes qui prennent des risques démesurés, il nous
démontre également à quel point l’être humain est vulnérable.
Ados
ou adultes, conducteurs ou pas, allez voir le film…
Blindess-Metric
Send us a blindfold, send us a blade
Tell the survivors help is on the way
I was a blindfold, never complained
All the survivors singing in the rain
I was the one with the world at my feet
Got us a battle, leave it up to me
Find us a trapdoor, find us a plane
Tell the survivors help is on the way
I was a blindfold, never complained
All the survivors singing in the rain
I was the one with the world at my feet
Got us a battle, leave it up to me
What it is and where it stops nobody knows
You gave me a life I never chose
I wanna leave but the world won't let me go
Wanna leave but the world won't let me go...
Tell the survivors help is on the way
I was a blindfold, never complained
All the survivors singing in the rain
I was the one with the world at my feet
Got us a battle, leave it up to me
Find us a trapdoor, find us a plane
Tell the survivors help is on the way
I was a blindfold, never complained
All the survivors singing in the rain
I was the one with the world at my feet
Got us a battle, leave it up to me
What it is and where it stops nobody knows
You gave me a life I never chose
I wanna leave but the world won't let me go
Wanna leave but the world won't let me go...
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